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novembre 2022

COLLECTION
Words
Silvana Annicchiarico

Teatro alla Scala

SOIRÉE D'HONNEUR FLOWERS COLLECTION EN HOMMAGE À MASANORI UMEDA

C’est à l’occasion du salon du meuble de Milan, le 19 avril 2023, que les invités d’Edra ont été accueillis à la Scala pour une soirée consacrée à Masanori Umeda et à la Flowers Collection. Les projets artistiques naissent du cœur, de rencontres, de rêves ou de visions. Cela est vrai pour la musique et pour la danse, mais aussi pour certains objets. Ils sont un présent que l’artiste offre à son public. Pour Edra, c’est la Flowers Collection de Masanori Umeda. En 1990, le maître prit soin d’apporter à l’entreprise de petites maquettes de deux fauteuils délicats en forme de fleur, un lys et une rose, qui recelaient le charme de son jardin, au Japon, une nuit de pleine lune. Le coup de foudre d’Edra donna naissance, peu après, à Getsuen (« jardin à la pleine lune » en japonais) et Rose Chair. La soirée consacrée à Masanori a ainsi été un hommage à la culture de l’homme et à la nature. Elle a créé l’occasion de se retrouver dans l’essence de ces mondes traversés par la beauté de la rencontre des corps, des fleurs et des notes. Des musiques, des chorégraphies et des décors se sont succédé, dans un dialogue synergique entre classique et contemporain offert par les jeunes de l’école de danse et de l’orchestre de l’Académie de la Scala, sous la direction de David Coleman. Des talents, tels des fleurs précieuses, à cultiver et à faire éclore. Le programme, pensé par la Scala pour l’occasion, s’est ouvert sur une note pleine de fraîcheur, avec un divertissement extrait de La fille mal gardée, un ballet créé par le directeur du département de danse de l’Académie, Frédéric Olivieri, pour les élèves de l’école, sur la partition de Peter Ludwig Hertel. Un ballet pantomime comique créé à l’époque de la Révolution française, qui, dans un décor champêtre, raconte une histoire d’amour pleine de rebondissements divertissants où l’amour finit par triompher. La deuxième chorégraphie, Largo : giardino con la luna piena, plus contemporaine, est l’œuvre de Matteo Levaggi. Créée sur les notes de la Suite no 1 en sol majeur pour violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach, elle était interprétée par Sofia Bellettini avec une installation scénographique de l’artiste Samantha Stella. «Divisé en trois moments, le ballet Largo met en lumière des formes et des mouvements d’inspiration contemporaine, en utilisant le vocabulaire de la danse classique », a déclaré Matteo Levaggi. Rendant hommage à Masanori Umeda, l’installation visuelle saisissante, épurée et abstraite, a recréé sur scène un « jardin à la pleine lune ». Getsuen, était intégré dans une ligne horizontale de fauteuils Rose Chair, qui se détachaient sur le fond gris pour former, comme le souligne Samantha Stella, « une antique colonnade, gardée par des vestales modernes. Les corps sinueux des danseurs se sont mus sur les notes de Bach au rythme ancestral du violoncelle.

Les vestales immobiles, parées d’éléments symbolisant l’histoire de la Scala, ont tissé une toile atemporelle. La lumière blanche intense de la lune nous a enveloppés. Le rite a été accompli. » Le spectacle s’est conclu sur l’atmosphère onirique d’un des titres les plus fameux du répertoire romantique russe, Casse-Noisette, ballet créé en 2011 par Frédéric Olivieri pour les élèves de l’école, sur la partition de Piotr Ilitch Tchaïkovski. L’enchantement de la fable populaire a été recréé sur scène grâce à une chorégraphie délicate et élégante, non dénuée de pièges techniques et interprétatifs, qui a permis aux jeunes danseurs, vêtus des costumes féeriques de Roberta Guidi di Bagno, d’exprimer leur talent dans le Pas de deux du premier acte et dans la très célèbre Valse des fleurs du deuxième acte. L’invitée de la soirée, Nanaé, la fille de Masanori qu’elle représentait pour l’occasion, est montée sur scène. Vêtue d’un splendide kimono, elle a lu, avec la délicatesse qui caractérise le peuple du Soleil Levant, les paroles de son père Masanori Umeda.

Être uniques. Donner naissance à des choses qui aient une valeur éternelle.

Bien des années plus tard, après avoir connu Monica et Valerio, j’ai découvert que, si notre entente fut commune et immédiate, nous l’avons presque toujours exprimée avec peu de mots. Jusqu’en 1990, personne ne crut à la Flowers Collection. C’est le destin qui me permit de rencontrer Valerio et Monica. Ils décidèrent de réaliser immédiatement Getsuen et Rose Chair, qui, au fil des ans, sont devenus de grands classiques. Chaque fois que je rencontrais les Mazzei, j’avais l’impression d’avoir face à moi des personnages sortis de tableaux, avec leurs visages d’autrefois, leur allure et leurs rythmes, que je n’avais jamais vus ailleurs. L’histoire des Mazzei et d’Edra ressemble à une histoire de la Renaissance. Une histoire faite de séduisants protagonistes aux grandes ailes, d’anacondas, d’ours blancs, de grottes scintillantes, de sources d’eau et de nombreuses femmes au prénom italien. Je suis heureux de savoir que mes Fleurs font partie de ce décor. Je pense que, dans l’histoire d’Edra, l’auteur n’a qu’un petit rôle au milieu de tous les acteurs du théâtre. Le rideau est ouvert grâce à ceux qui ont réalisé ce projet, lui ont donné une voix et l’ont fait connaître, pour qu’il puisse être apprécié par les nombreuses personnes qui, dans le monde, l’ont vécu avec plaisir. À eux tous.

Merci du fond du cœur.

Masanori Umeda

 

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